222
École florentine du XVIIème siècle d’après un modèle de Jean de Bologne dit Giambologna (1529-1608)
Estimation :
20000.00 - 30000.00 EURÉcole florentine du XVIIème siècle d'après un modèle de Jean de Bologne dit Giambologna (1529-1608)
Vénus accroupie
Bronze à patine brune
H. : 23,8 cm sur un socle circulaire en bois noirci H. : 5 cm
Provenance :
- Mentionné comme « Collection Charles Sterling » par un document d'Alain Moatti ;
-Alain Moatti ;
-Collection privée française ; par descendance.
OEuvres en rapport :
-Giambologna, Vénus accroupie, vers 1560, terre cuite avec traces de dorures, Florence, Musée Horne, n°inv.171 ;
-Giambologna, Vénus agenouillée, en train de se sécher, bronze, signé « I. B. F. », H. 25,5 cm, Florence, Musée national du Bargello, n°inv. 62 B ;
-Antonio Susini d'après un modèle de Giambologna, Vénus accroupie, bronze à patine brun clair, N°35 gravé sous l'épaule gauche, H. 24,9 cm, Bath, Holburne of Menstrie Museum, n° inv. C.904 ;
-Antonio Susini d'après un modèle de Jean de Bologne dit Giambologna, Baigneuse accroupie, bronze, H. 24,9 cm, The Robert Smith Collection ;
-D'après un modèle de Jean de Bologne dit Giambologna, avec l'assistance d'Antonio Susini, Baigneuse (Vénus agenouillée), bronze, h. 23,5 cm, Michael Hall Collection ;
-XVIIème siècle d'après un modèle de Giambologna, Vénus accroupie, bronze, dim. 25.1 × 10.8 × 13.7 cm, New York, Metropolitan Museum, n°inv. 24.212.15.
Littérature en rapport :
-Geneviève Bresc-Bautier, Sophie Baratte, Les Bronzes de la Couronne, cat. exp. Paris, Musée du Louvre, 12 avril-12 juillet 1999, modèle répertorié sous le n°35, p. 81 ;
-Charles Avery, Michael Hall, Giambologna (1529-1608), Comment s'attacher l'âme d'un prince. La sculpture du Maitre et de ses successeurs, Collection Michael Hall, Paris, Somogy Edition d'Art, 1999, notice 1 ;
-Anthony Radcliffe, Nicholas Penny, Art of the Renaissance 1500-1600, The Robert Smith Collection, Philip Wilson Publishe, 2004, pp. 188-191 et cat.18 p.199-200;
-Manfred Leithe-Jasper, "Venere dopo il bagno, prima e dopo la Venere Cesarini", ss dir. B. Paolozzi Strozzi et Dimitrios Zikoos, in Giambologna :gli dei, gli eroi, Giunti Editore, 2006, pp.189-191 et cat.18 p.199-200 ;
-Béatrice Paolozzi Strozzi, Dimitrios Zikos, Giambologna Gli dei, gli eroi, Firenze, Giunti, 2006, modèle répertorié sous le n° 18, pp. 199-200;
-Denise Allen, Italian Renaissance and Baroque Bronzes in The Metropolitan Museum of Art. NY: The Metropolitan Museum of Art, 2022 (en ligne).
Alors que les années 1580 sont marquées par le travail de l'artiste sur la représentation isolée du nu féminin autour de la Vénus Cesarini, une terre cuite datée des années 1560 démontre très tôt l'intérêt de Giambologna (Horne Museum, Florence) pour le thème de la baigneuse accroupie au drapé. Une première version en bronze d'une Vénus accroupie se séchant n'est mentionnée toutefois qu'en 1584 dans l'inventaire des collections romaines du cardinal Ferdinando de Médicis. Sans qu'il soit formellement avérée que ce soit cette dernière, une version signée des initiales de l'artiste est actuellement conservée au musée du Bargello à Florence ; elle sert de référence à toutes les autres versions postérieures répertoriées.
Giambologna s'est inspiré pour cette figure sensuelle de la femme au bain du marbre hellénistique de la Vénus accroupie, modèle romain d'après un original grec du IIème siècle avant J.-C, attribué à Doidalsas de Bithynie, aujourd'hui conservé au musée des Offices. L'oeuvre antique est particulièrement célèbre au XVIIIème siècle mais la composition était déjà connue dès le XVIème siècle. Deux exemplaires sont mentionnés à Rome. Giambologna en séjour dans la Cité Éternelle en 1584 visite la collection du cardinal Pier Donato Cesi dans laquelle l'un des deux est conservé avant d'entrer dans les collections des Médicis.
Outre la première version signée du Bargello et la statuette de Huntington considérée par certains comme une oeuvre autographe de Giambologna, les institutions muséales conservent un petit corpus de baigneuses en bronze de très haute qualité qui ont été réalisées par les plus proches collaborateurs du maître.
Les plus beaux exemplaires ont ainsi été réalisés par son chef d'atelier, Antonio Susini qui en retravaille les éléments de draperie. Les Vénus conservées au musée Holburne of Menstrie, (anciennement dans la collection des Bronzes de la Couronne) et dans la collection Robert Smith sont considérés comme les plus beaux exemplaires attribués à Susini. Ces deux oeuvres de la main du chef d'atelier de Giambologna (avant d'ouvrir sa propre fonderie en 1600) présentent une hauteur d'environ 24 cm, comme la nôtre. Néanmoins leurs bases circulaires sont épaisses, coulées d'un seul jet avec la figure, ce qui n'est pas le cas de notre exemplaire. Notre bronze possède une base très fine qui le rapproche de l'exemplaire offert par Ogden Mills au Metropolitan Museum of Art (n°inv. 24.212.15) et que le musée date du XVIIème siècle, mais situe « en dehors du cercle immédiat de Giambologna ». On constate toutefois qu'une Baigneuse conservée dans la collection